Porteur de parole au marché de Cahors samedi 22 janvier

Sur le marché de Cahors, ce samedi et avec l’aide de Jean-Charles, nous avons mis en pratique une nouvelle façon de militer : “le Porteur de parole”.

C’est une animation de rue conçue pour recueillir l’opinion politique des gens. L’objectif est de provoquer la discussion autour d’une question affichée sur une pancarte que nous portons : « Avons-nous un avenir en commun ? ».

Avec une telle visibilité, la discussion s’engage facilement et offre de belles occasions d’échanges.

Nous ne sommes pas dans la posture du sachant qui vient convaincre à partir de ce qu’il pense être la réalité. On écoute, on échange et on retranscrit fidèlement les propos qui nous ont été offerts, même si nous ne les partageons pas, dans la forme d’une enquête sociale. Quand nous gouvernerons, il nous faudra écouter toute opinion.

Ensuite, les débats vont bon train. Un exercice enrichissant !

Voici les témoignages recueillis ce samedi 22, sans filtre comme vous allez le lire.

AVONS-NOUS UN AVENIR EN COMMUN ?

Je l’espère de tout cœur. J’ai peu de foi en l’humanité. On critique ce système, mais on le nourrit au quotidien. Je pense que la sobriété dans la consommation est la clé. La vie locale.

Je dis ça, mais je fais face à mes contradictions. On est pris dans une tornade mais on est aussi cette tornade.

Je suis dans le doute, je tente, on continue le combat.

Je vote blanc pour montrer que je joue le jeu, mais je ne me sens pas représenté.

Vincent, 29 ans

En ce moment, je suis en colère contre le pass vaccinal. On vit une dictature. Le pass vaccinal ou sanitaire, c’est une entrave aux libertés. Les gens font ce qu’ils veulent pour le vaccin.

Pour la politique, je suis dubitative.

Je suis née dans un pays de dictature (Portugal). J’ai vécu là-bas jusqu’à 15 ans. On a fui. Quand je suis arrivée en France avec ma sœur, on s’est dit : « ça y est, on est libre ». Je suis en train de revivre ça, c’est violent. J’ai eu le Covid, donc j’ai le pass. Je suis allée au restaurant, ça m’a embêté de le présenter.

Isolina, 65 ans

On n’a pas la même vision du monde. Y en a certains qui voudront rester dans le système où on est. Les dominants ont la main mise sur le système. Si on vire les 1% les plus riches, mais ils tiennent les rênes.

L’échiquier politique est effrayant, Macron, Le Pen, Zemmour, Pécresse. Pour la présidentielle, la gauche n’est pas responsable de ne pas s’unir quand on voit qui il y a en face. Certains partis doivent exister même s’ils sont à 3 ou 4%. On ne peut pas se le permettre. La société parait plutôt à droite, il y a beaucoup d’abstentionnistes. Ceux qui votent sont un peu conservateurs.

Je pense qu’il y a plus de levier d’action au niveau local (communal).

La Vème, c’est la rencontre d’un homme. C’est le problème de la Vème république. JLM a cristallisé autour de sa personne, plutôt que faire l’union. Ce qui ne remet pas en cause ses idées.

Jérôme, 49 ans

Pour moi, l’avenir en commun ne passera pas par un programme politique. La politique, ça organise la misère. La misère peut être plus colorée, plus rémunérée, moins monotone, mais ça reste de la misère. Il n’y a pas de commun s’il n’y a pas de communauté. Il faut d’abord abolir l’Etat, le salariat et le travail. Mélenchon fait partie du système. Ma phrase c’est « élection, piège à con ».

La 6ème République ?

Au début on y a cru, car la 5ème est pleine de défauts. Mais parler de 6ème République c’est maquiller des problèmes plus profonds. Voter pour un parti politique, c’est déléguer une partie de nos vies à des gens. La démocratie aujourd’hui c’est une vaste blague. La 6ème République ne sera que la 6ème République de l’exploitation humaine. On doit se réapproprier nos moyens de production, éradiquer l’exploitation humaine. Les occupations d’usines sont des exemples d’actions.

Il y a des cycles historiques. C’est quand ça craque que ça change.

Vincent 33 ans et Jaïna 22 ans

C’est qui « nous » ? Bien sûr qu’on est obligés d’avoir un avenir en commun, car nous sommes confinés sur la même planète. « Nous », c’est le vivant. Les êtres vivants sont liés. Il faut protéger l’équilibre entre tous les êtres vivants. Les valeurs collectives doivent primer pour préserver la vie : l’honnêteté, la sincérité, la cohérence, l’éthique. C’est un délire politique que de dire « moi j’ai la vérité ». Ça discrédite le sens politique. Il faut arrêter de diaboliser les autres. Accuser les autres n’intègre personne dans du commun. La diversité est importante. Macron a été élu dans le système de représentation actuel. Le désaccord permet d’avancer. Le contre-pouvoir a une fonction importante.

Je crois au pouvoir individuel. Chaque personne doit pouvoir se poser des questions. Les responsabilités sont individuelles. Dire que nos problèmes sont à cause des autres ou du système, ça infantilise et déresponsabilise. C’est une question de sens.

La question c’est « comment mettre l’individu dans le collectif ? »

S., 44 ans

Y’ a tellement de choses à dire… Mon inquiétude c’est ce qu’il se passe avec EDF avec la décision de faire en sorte que l’augmentation passe de 40 % à 4 % et de faire financer ça par EDF. Moi je suis un pro-nucléaire, quand on construit des centrales pour 40 ans il faut songer à en construire de nouvelles. On arrive en fin de vie, il faut se préoccuper des gaz à effet de serre, on s’oriente vers des centrales à gaz et à charbon et des pseudo énergies renouvelables financées par EDF. EDF est obligé de vendre 120 térawatt.heure à 42 euros le mégawatt.heure (1 téra = 1000 mégas) alors que le cours a déjà augmenté à plus de 250 euros et il va continuer d’augmenter. Tout ça pour financer les concurrents d’EDF.

Jean-Michel, 69 ans

L’avenir en commun c’est la grande Dame Nature. Selon l’évolution de la nature on sera au combat. Peut-être certains vont partir sur une autre planète et d’autres pas. Personnellement je la protège je suis une éco-Lot. Durant l’été j’ai eu un cancer cérébral, le magnétiseur m’a dit que j’étais allergique aux ondes. S’il y a la 5G peut être que je vais partir au Paradis. Après, grande sérénité. Le Ying-yang j’y crois : si on épelle “aime”, A, I, haïr, M, E, aime eux, c’est ça le Ying-yang, il faut accepter le blanc et le noir. J’aime le blanc. Haïr pour moi c’est le noir, c’est la 5G par exemple. Là je suis en chimio depuis 9 mois. Un magnétiseur m’aide. Carpe diem, je vois ce qui est positif, il faut profiter de l’instant présent et de la chaleur humaine. (Il était tôt le matin et le soleil venait de passer au-dessus de la falaise, nous illuminant de ses rayons, elle se tourne en leur direction) Je prends le soleil pour la vitamine D.

Cath, 51 ans

Je suis née en colère. Voir la bêtise et la méchanceté humaine, le peu que l’humanité est capable de partager ici… Comment rattraper 40 ans de mensonges à la télé ? Tout le monde voit que le variant micron est en train de devenir peau de chagrin mais la peur est toujours là. Je ne parlerai pas des parents qui masquent et vaccinent leurs enfants. Comment arriver à être plus sereins et à commencer à retirer le masque ? Moi je ne l’ai jamais porté sauf dans les Biocoop où on vous assène l’obligation du port du masque.

Françoise

Je pense que c’est les idéologies qui ont séparé les êtres humains et qu’il faut trouver des espaces communs, c’est à dire les priorités pour pouvoir vivre ensemble, au-delà de la droite et de la gauche. Par exemple avec l’éducation, ne pas être séparé par les technologies, créer les conditions pour créer du lien social, qui est distendu par notre façon de vivre.

François, 70 ans

Je ne vote jamais, je ne veux pas valider leurs magouilles. On a plus de grands hommes comme avant. Ils ont tous des histoires chelous. La France il y a 20-30 ans n’était pas la même. C’est complètement décevant. Le monde évolue. Dans la réalité ils arrivent au pouvoir avec des centaines de milliers d’euros et quand ils sortent ils sont milliardaires. Ils ne sont pas là pour le patriotisme mais pour le pognon. Mon père est fan de De Gaulle et maintenant il n’en reste plus rien. L’avenir ensemble je pense que c’est fini. Moi je suis militaire et si on nous envahit, je suis patriote et j’irai au combat.

Marcel, 56 ans

En commun avec qui ? Moi Mélenchon ne me gêne pas du tout. Éric Zemmour a de très bonnes propositions et serait capable de redresser la barre. La gauche (le PS) on peut la mettre du côté obsolète. Quand on voit les socialos qu’il y a, surtout celui qui nous gouverne, on se demande s’il est bien réveillé. Vive Marine. C’est ma préférée pour les présidentielles et c’est ma conviction. Je trouverai ça bien qu’il y ait une femme solide au pouvoir. En tout cas au premier tour je voterai Marine.

Jean-Marie, 52 ans

Oui dans la mesure où on vit tous au même endroit. Mais sommes-nous capables de le construire ensemble, est ce qu’on en a envie ? L’avenir en commun devrait nous satisfaire tous et avec ce qu’on nous propose ce n’est pas le cas, parce qu’il n’y a que l’économie qui gouverne. Du coup pour les présidentielles pour moi c’est beaucoup du carriérisme, mais je pense que c’est la faute du système tel qu’il est. Les gouvernements n’ont pas de vrai pouvoir ils sont dépassés par des intérêts financiers, économiques. Ils n’ont que leur égo. Le reste c’est du foutage de gueule. Mme Arthaud au fond d’elle je pense qu’elle sait qu’elle ne sera pas élue, mais je pense qu’elle a du mérite de diffuser ses idées. Mais ceux qui sont susceptibles d’être élus sont beaucoup dans le carriérisme. C’est un métier alors ils essaient de le faire bien. Qui a envie de sacrifier sa vie pour un avenir qu’il ne verra pas ? Pour moi on est dans une situation difficile car si on voudrait avoir le monde que j’aimerai il faudrait tout remettre à plat. J’ai pas de réponse ni de remède magique mais je pense qu’on est engagé depuis longtemps sur une mauvaise voie. Les « systèmes » qui les a inventés à part nous ? On s’auto-enferme dedans et ils nous pourrissent la vie. Je ne suis pas allé vivre au fond des bois, j’ai fait un enfant, ça m’a fait réfléchir mais je n’en ai fait qu’un. Je vote toujours mais je regrette amèrement qu’on ne fasse rien du vote blanc. Ça devrait avoir un vrai poids. Si les politiques sont des professionnels ils doivent aussi être sanctionnés.

Isabelle, 55 ans

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