Les samedis c’est jour de marché à Cajarc, mon village de 1300 habitants. Seul ou avec des camarades on vend le programme mais surtout on utilise une technique nommée le Porteur de parole pour provoquer la discussion. C’est une animation de rue conçue pour recueillir l’opinion politique des gens. Ici l’installation habituelle était réduite à sa plus simple expression, une pancarte autour du cou sur laquelle était inscrit « Avons nous un avenir en commun ? ». Avec une telle visibilité on a tôt fait de se faire apostropher, qu’on nous fasse des blagues ou qu’on se montre intrigué. Autant de belles occasions d’engager la discussion et de recueillir les opinions.
L’objectif est multiple : se positionner en tant que personne à qui parler dans sa localité, s’exercer en tant que militant à accueillir et à répondre à l’opinion politique des gens, exercer les gens à l’expression de leur opinion en public, faciliter la discussion et recueillir des témoignages dans la forme d’une enquête sociale, entre autres.
Les programmes partent bien après une discussion. Voici ci bas les témoignages que les gens ont accepté de partager. Du plus récent au plus ancien.
Témoignages du 2 avril 2022
Nathalie, 59 ans
Moi d’habitude je vote PS et ce qui m’a intéressé c’est que j’ai acheté le programme de Jean-Luc Mélenchon et qu’il y a des idées intéressantes. Je ne suis pas d’accord sur l’Europe et l’international, mais le reste, je prends. Il y a pas mal d’idée écologiques que je trouve intéressantes. Il faut changer de république et sortir du capitalisme.
Sergio, 60 ans
Moi je suis d’accord avec Nathalie. J’ai toujours voté à gauche depuis Georges Marchais, et j’ai voté Jean-Luc Mélenchon aux dernières présidentielles. Pour celle ci j’ai hésité à voter Yannick Jadot, mais finalement non. La retraite à 60 ans il faut vraiment la garder. Je suis à la retraite, j’ai cotisé 43 ans et je suis content d’être toujours en bonne santé.
Geneviève, 77 ans
Je suis Belge, je n’ai pas le droit de vote pour les présidentielles, je ne me suis pas intéressée aux détails mais d’entrée de jeu j’élimine tout les racistes. Je suis pour la différence donc la complémentarité. Si je votais et qu’elle n’avait pas été éliminée j’aurai voté pour Taubira, j’apprécie le fait qu’elle n’ai pas peur de dire qu’elle est une descendante d’esclave.
Olivier, 53 ans
Je pense qu’il n’y a pas trop de débat à part sur la question identitaire. Ce qui m’inquiète le plus c’est la question écologiste. Jean-Luc Mélenchon a un bon programme là dessus. D’habitude je vote EELV mais cette fois je vais voter utile : Jean-Luc Mélenchon. Je trouve son programme très bien étayé, documenté, financé. J’ai trouvé beaucoup de détails et j’apprécie ça, ce n’est pas seulement de la bonne volonté. Je pense qu’il est bien entouré. Je n’étais pas spécialement pour Jean-Luc Mélenchon mais vu ce qu’il y a en face… je voterai pour lui. Niveau mondial on vit une horreur. Comment veux-tu les faire descendre les riches de leur pouvoir ?
Dorian, 24 ans
En commun avec qui ? Avec d’autres pays ? Avons nous des alliés ? Pour les présidentielles c’est compliqué de choisir entre tous les candidats. On a l’impression qu’ils sont tous pire les uns que les autres. J’étais d’accord avec Jean Lassalle qui disait que les médias orientent les choix politiques. Je n’ai pas encore choisi mais j’irai voter.
Témoignages du 26 mars 2022
Bruno, 60 ans
Je ne vote plus. Je ne me retrouve dans aucun programme ni candidat. J’étais militant CGT et j’ai été trahi, je suis dégoûté et je n’y crois plus. Je vis dans une grande ville et j’ai travaillé sur Marseille. Là je viens dans l’Aveyron pour avoir la paix et m’éloigner des problèmes et de la ville. Les présidentielles tombent dans une période compliquée : le conflit ukrainien, le covid, … Il y a trop de problèmes qui viennent polluer la vie des français, on est pas à l’écoute, ça court-circuite la vie des français.
Jean-Pierre, 74 ans
Je connais le programme l’Avenir en commun, je vais voter France Insoumise mais pas Jean-Luc Mélenchon. Il me fait un peu peur mais le fait qu’il veuille supprimer la monarchie présidentielle ça me va. Pour l’avenir de la planète avec le climat il vaut mieux avoir quelqu’un qui a un regard général, avec du recul. Ça vaut le coup d’aller voter. Je comprends les jeunes qui ne veulent pas avoir d’enfant.
Marcel, 37 ans
Il ne peut pas y avoir d’avenir unanime, le commun c’est trouver un terrain d’entente. Je crois qu’il faut repolitiser les gens et retravailler nos facultés politiques, débattre, etc. Si les gens qui ont des convictions s’agitent ils peuvent convaincre. Moi je suis un communiste marxiste, je me suis toujours méfié des élections et quoi qu’il se passe il faudra être présent dans la rue. Les Gilets jaunes ça a été un grand moment politique, ça a jeté des ponts entre des univers non-connectés. Sur France culture il y a une émission : LSD, une était sur les manifs sur la rencontre entre les Gilets jaunes et les militants « classiques », qui se sont entendus. Ça a coupé certaines cassures et ça a modifié le rapport à la violence, les vitrines cassées c’était choisi, c’était politique. J’ai peur qu’il se passe la même chose qu’en Grèce avec Tsipras, mais il faut essayer, et il faut que ça soit soutenu par nos actions dans la rue. Il y a un bon bloc à 15 % pour les élections, c’est bien. Il ne faut pas que la gauche se reconstitue autour du PS ou des verts « mous ». C’est jouable. Après, le rassemblement national fait une bonne campagne.
Témoignages du 19 mars 2022
Deux écolières de Cajarc de 10 ans
Je veux que la cantine elle soit bio, tout en boîte c’est dégoûtant, ou alors c’est des trucs congelés, les carottes sont toutes de la même taille. Emmanuel Macron faut qu’il arrête les prix pour l’essence, on va aller à Figeac en trottinette. C’est ultra jeune à 12 ans pour le passe vaccinal, si on ne se fait pas vacciner on ne peut rien faire : aller au cinéma, à la piscine, en classe de neige ou à l’océan. A mon ancienne école ma maîtresse n’avait pas de passe et on a pas pu partir à Paris. Aux activités on ne peut pas se mélanger, on en peut pas aller avec ses frères et sœurs. A cause du covid on a pas pu faire le carnaval à l’école l’année dernière. Nos parents ne veulent pas qu’on donne nos prénoms.
David, 53 ans
J’espère, c’est mon souhait le plus profond. A une époque où l’individualisme prime j’aspire à d’avantage d’entraide, de coopération, de solidarité. Avant j’étais dans le Nord et je faisais parti d’une asso : « Terre d’errance » qui venait en aide aux migrants. J’ai pu constater un harcèlement de la Police qui détruisait les campements de fortune, ils arrachaient tout et mettaient les tentes à la benne. Du coup la trésorerie de l’asso partait à l’achat de tentes, chez Décathlon par exemple. Au tout début le maire de droite catho était avec nous, mais la population locale, raciste, a râlé sur les noirs devant les tentes et a poussé le maire à avoir une attitude hostile devant les migrants. Au départ c’était une action paroissiale, puis l’action a été reprise par le Secours Catholique et on s’est barré. La préfecture, la police, a harcelé les migrants. Au début sur la dernière station d’autoroute avant le camp il y avait 150 migrants, ils ont fermé la station aux poids lourds et maintenant il y en a 20.
Thierry, 69 ans
Nous avons un avenir en commun dans tous les cas, avec un peu de tolérance et dans la mesure où on saura se réveiller et arrêter les combats d’égo. J’ai été cocu en 81 et avec Hollande, et depuis Hollande on aurait eu le temps de bâtir et de réfléchir à un véritable avenir en commun. 7 candidats à gauche c’est à mon sens 3 ou 4 de trop. Le seul dommage c’est qu’il aurait pu y avoir une entente entre le Parti Communiste et l’Union Populaire. Jean-Luc Mélenchon a su partir du PS pour monter son parti, c’est pour ça que je l’ai suivi. Avec le PCF on aurait été sûr d’être au second tour. Là, l’incertitude c’est l’abstention. Quand j’étais gamin après les évènement en 68 les français avaient souvent peur et sont allé vers un pouvoir fort avec Charles De Gaule. C’est comme ça qu’il est revenu au pouvoir. Ça risque d’être la même chose avec Macron et avec l’Ukraine. A mon sens, nous les citoyens, on ne s’est pas assez bougé.
Maxence (j’ai oublié de demander l’âge, la petite trentaine)
Oui mais lequel ? Ça va dépendre des décisions qu’on prend ainsi que celles des dirigeants. Dans quelle direction on va infléchir cet avenir ? Les « élites » ont des intérêts différents de ceux du peuple, on l’a vu avec le covid. Quel avenir avons nous en commun dans le contexte de guerre ? Mais ce sont les « élites » qui sont en guerre contre nous. Pour décider on a besoin d’être informés clairement, et c’est difficile de le faire, ça demande un gros travail personnel. Je suis pessimiste pour demain et optimiste pour après demain. Tout va très vite en ce moment, c’est la petite espérance que j’ai. L’avenir en commun que je souhaite c’est s’organiser nous même, pour être souverains et autonomes, et créer une toile d’îlots d’organisations citoyennes. J’aimerai être confronté au contraire mais j’ai peu d’espérances par rapport à ce qu’on peut faire avec l’appareil d’état. Faudrait faire un énorme ménage. Ce serait génial de voir ça. J’ai un à priori sur ceux qui aspirent à la présidence.
Dominique et Pascal, 60 et 65 ans
On vit une époque qui n’est pas reluisante, je suis particulièrement inquiet pour le climat, la COP 21 n’a pas tenu ses objectifs à cause du capitalisme. Fabien Roussel défend le productivisme, on remet des centrales à charbon, c’est mal barré. Pour moi c’est le problème numéro 1. Quel monde on va laisser à nos enfants ? Macron défendait les milieux d’affaire dès 2012, il roulait déjà pour lui. Sur l’Ukraine si on avait pu arrêter l’OTAN on ne serait pas là. Le plus grave ce serait que Macron soit reconduit avec la guerre en Ukraine.
Témoignages du 5 mars 2022
Quentin, 36 ans
Maintenant je dis que je suis pro-vax. Je n’ai pas la connaissance suffisante pour affirmer que le vaccin est une bonne ou une mauvaise chose, quoi qu’on puisse m’en dire je n’ai pas les outils pour critiquer, par exemple je n’ai pas la connaissance médicale pour affirmer quoi que ce soit. Partant de là ma croyance n’est pas plus valable que celle d’un autre, même à l’opposé de moi. Par conséquent je suis ravi qu’on vive dans un pays où il existe un système de solidarité qui permette l’accès gratuit au vaccin pour ceux qui le veulent. Ma croyance à moi c’est que le vaccin est mauvais, mais je ne peux pas le prouver et en être certain moi même, par contre je suis content d’arriver à respecter la croyance des autres, même différente et qu’ils peuvent profiter de ce qui est mis en place pour eux et elles. Mais je suis d’autant plus désolé que ma croyance à moi ne soit pas respectée sous peine d’exclusion sociale par la mise en place du passe sanitaire. Je suis donc pro-vax mais farouchement anti passe sanitaire.
Marie-Christine, 62 ans
Oui on a un avenir en commun. Moi je suis solidaire, je cherche à monter un éco-lieu, c’est pour s’entraider. Il faut se rappeler qu’on a un environnement à sauver. Je suis cotisante solidaire (le statut des agriculteurs précaires), on a pas d’aide ni le droit à la retraite. On est plein de petits producteurs qui ont de petites superficies et qui veulent travailler proprement. Pour le gouvernement on travaille mais sinon c’est comme si on existait pas. Je viens d’être contrainte de partir à la retraite, sinon on me sucrait le RSA. Tout le monde a le droit de travailler à son rythme. On doit travailler pour l’environnement et l’humain. On perd le sens de l’humain. Dans nos régions on a de la chance qu’ils subsiste une idée d’entraide, il y a de nombreux groupes qui cherchent à s’associer et à créer des liens pour travailler ensembles et s’entraider. C’est important de ne pas laisser ces milliardaires nous bouffer la vie avec leurs règles. Je vis avec 500 euros par mois et j’ai presque 500 euros de charges fixes. Je dois choisir entre manger et payer les charges.
Armand, 33 ans
Ma situation actuelle est critique, je n’ai pas de revenus et je cherche un mi-temps. Je suis agriculteur et j’ai des problèmes avec les papiers. Je me suis mis cotisant solidaire il y a deux mois et demi, comme je suis au RSA ça m’a amené des complications qui ont fait la MSA (mutualité sociale agricole) m’a demandé de payer directement les taxes, et je ne pouvais pas le faire, faute d’argent. Du coup je n’ai pas pu développer mon entreprise. Le contrôleur du RSA m’a cherché des noises car j’ai ouvert un compte bancaire, je ne pouvais pas lui donner les documents qu’il demandait et j’ai du fermer le compte. Je n’ai plus eu de revenus et j’ai du arrêter. Je me suis dés-inscrit de la chambre d’agriculture au bout d’un mois et demi. Je ne pouvais pas payer les 140 euros qu’ils me demandaient et en plus là ils me demandent 85 euros de frais pour « clôturer mon dossier ». Je ne peux pas payer, et le RSA me demande de rembourser plus de 9000 euros. Si je n’avais pas ma mère pour me loger je serai SDF. Pour moi on a un avenir en commun dans la solidarité, sinon pour moi on va droit dans le mur. Quand on prend des initiatives comme moi on se fait empêcher. Je cherche un travail salarié mais je n’ai pas d’argent pour payer les frais et je n’ai pas de permis.
Sabrina, 39 ans.
C’est le bordel. Je suis mère célibataire avec 2 enfants de 6 et 13 ans. Pour trouver un CDI je dois faire garder mes enfants, et pour les faire garder je dois avoir un CDI… Je n’ai pas non plus le permis. Pôle emploi m’a mis dans une case spéciale car j’ai des problèmes de santé depuis 5 ans. J’ai le droit de ne pas chercher un boulot mais je dois pointer tous les mois. Il ne faut surtout pas que je me mette en arrêt maladie ni que je fasse du bénévolat sinon je perds tout. Je touche 800 euros par mois, à 3 c’est chaud. Je compte tout tout le temps. Heureusement que je suis tombée sur la famille de Marie-Christine car ça m’enlève une épine du pied. Je n’ose même pas me mettre à mon compte, je transforme des matières premières agricoles. Les papiers et ce qu’on me demande comme argent, ça m’empêche de me lancer. Il n’y a plus d’aide maintenant, en tant que pauvre j’ai l’impression qu’on me pousse à le rester. J’ai bossé pendant 13 ans en CDI, j’ai perdu mon emploi du jour au lendemain, ma vie a radicalement changé. Je ne fais plus que des sorties « gratuites » avec ma famille.
Témoignages du 26 février 2022
Franck et Clara, 37 et 29 ans
On est mal barrés, on est hélas trop repliés sur nous même. On peut gagner avec Jean-Luc Mélenchon mais il faut aller voter, surtout les jeunes. Il y a plus de gens de gauche en France que de droite. Il y a un chiffre qui m’a marqué c’est qu’on s’adresse surtout aux plus de 70 ans car c’est eux qui votent. Pour ma part il y a trop de partis de gauche en France et c’est une aberration qu’il y en ait autant, pour moi c’est volontaire. Je trouve que cette campagne est particulièrement flippante et qu’on est dans le déni de la désunion de la gauche et de son éparpillement, ce n’est plus crédible. La génération de mes parents a vu Jean-Luc Mélenchon au PS et ça les a vacciné. On sait que c’est un personnage conflictuel qui ne fait pas consensus.
Jérémy, 39 ans
Moi ça me saoule tellement en ce moment cette espèce de masturbation intellectuelle. Pour moi le système politique est défaillant, j’attends que ça craque, et ensuite je donnerai mon opinion quand elle aura sa place. La politique n’est pas liée pour moi à qui on met au pouvoir. Utiliser ses facultés innées pour le commun c’est politique. Moi je sais faire de la mécanique, ça peut aider. Il me semble que c’est de la politique.
Vincent, 40 ans
Je trouve que ce type de question (celle que j’ai autour du cou : « Avons nous un avenir en commun ?») on la trouve dans tous les écueils de la gauche aujourd’hui. C’est très dans la bien-pensance et utilisé comme si on disait : « voulez vous être heureux ? ». Ça ne sert pas une idéologie. C’est de la manipulation, du rameutage. Je pense qu’il faut assumer l’idéologie qu’on porte. Vu qu’il n’y a pas d’idéologie, il n’y a que de la bien-pensance. Le problème de la gauche c’est de sortir des grandes notions de bien-pensance, au lieu de porter des vraies idées. Le problème du féminisme aujourd’hui c’est que les hommes n’ont plus de parole, et que sous couvert d’égalité les pères sont dévalorisés. Regardez Overgreen, c’est un documentaire intéressant.
Emilie, 40 ans
La situation actuelle c’est que le ruissellement a échoué, ça ne continue à ne fonctionner que dans un sens. Je vote l’Avenir en commun car ses valeurs rejoignent les miennes. J’ai déjà voté deux fois Mélenchon. Il y a bien un jour où ça passera. J’attends que Jean-Luc Mélenchon fasse ce qu’il dit et j’ai beaucoup d’attentes sur la constituante, même si j’ai beaucoup de questions sur ce qui pourrait en résulter. Par exemple sur une émission sur la 2 il y a eu une question sur le fait qu’il y ait beaucoup de sénateurs, et lui à répondu : « avec moi ils auront beaucoup de travail », du coup je me demande s’il veut vraiment changer les institutions. C’est important que ce qu’on dise sur la constituante soit respecté. On a bien vu ce que ça a donné la consultation de Macron sur l’environnement. Macron, il t’endort, mais dans les fait le pouvoir il est aux grosses entreprises, et c’est de la condescendance de nous balancer 100 balles par ci et par là alors que tout augmente dans notre consommation.
Marisa, 73 ans
Moi je ne vote pas car je ne suis pas française. J’aimerai voter car j’aime ce pays, je l’ai choisi. Je suis belge et ça fait depuis 2003 que j’habite ici. J’ai habité en Afrique, au Portugal, en Allemagne, en Belgique, c’est ici que j’ai choisi d’habiter, je fais plein de choses y compris sociales, et je suis un peu frustrée de ne pas pouvoir voter aux présidentielles. La France a toujours été particulière, avant même les télévisions n’avaient pas le même système qu’en Belgique. En France il y a toujours le truc qui fait que c’est un système franco-français, par exemple payer les impôts à la base c’est nouveau ici alors qu’en Belgique ça fait 10 ans que ça existe ! On entend pas vraiment en France ce qu’il se passe ailleurs dans le monde, en Belgique on suit la politique française et l’inverse n’est pas vrai. Par exemple aux jeux olympiques on croirait qu’il n’y a que les français qui concourent. Quand j’étais en Côte d’Ivoire je parlais français et un jour un homme me dit : « vous n’êtes pas française », il l’avait deviné à mon attitude qu’il ne trouvait pas arrogante. La communication c’est complexe mais c’est passionnant et c’est mon maître mot.
Témoignages du 19 février 2022
Nelly, 40 ans
Oui quand même, on est sur terre ensemble. Je n’habite pas Cajarc. Nos enfants auront un avenir mais je ne sais pas pour nos petits enfants : les guerres, les problèmes d’écologie, etc. Jean-Luc Mélenchon est très distrayant, il parle bien et c’est agréable, mais je ne voterai pas pour lui. Je fais partie de la commission culture à Figeac, il y a un budget de 3 millions d’euros pour la communauté de communes, c’est très bien mais il n’y a pas de budget pour la voirie. Il y a des priorités! Très franchement je ne me suis pas intéressée au programme l’Avenir en commun car celui de 2017 ne me convenait pas. Le SMIC à 2000 euros pour moi ça ne tient pas la route.
Anonyme, 55 ans
Ça manque d’intimité pour parler politique comme ça dans la rue, je ne trouve pas que ce soit propice à l’approfondissement. En Afrique par exemple tu ne discutes pas de choses sérieuses sans être assis. Du coup ça va dans le sens de l’absence de débat actuelle, par ceux dont ce serait le métier, les journalistes, les intellectuels etc, ce qui nous réduit à des choix d’opinion dualistes : j’aime/j’aime pas, Macron/Lepen, blanc/noir, rouge/bleu, et ça réduit drastiquement le champ de possibles dans notre merveilleuse vie. Il me semble qu’on ne prend plus le temps de parler politique et notre opinion n’est pas prise en compte sur les sujets locaux comme internationaux. C’est décourageant pour beaucoup de citoyens pour s’impliquer dans la politique. Ce que je trouve désolant actuellement c’est le constat d’une disparité qui s’accentue entre riches et pauvres dans l’indifférence, voir le consentement de ceux qui se font tondre la laine sur le dos. Il y a une espèce de kidnapping des richesses communes, y compris le vivant, dans l’absence de réaction. On a besoin de prendre le temps de se parler et de se poser la question sur la société dans laquelle on veut vivre, en intégrant les nouvelles technologies, et ce que ça génère comme changement par exemple dans notre rapport au travail. Le progrès technique nous offre la possibilité de dépasser les idéologies du 19e siècle. C’est comme si le savoir avait été bloqué par certains cercles et n’est plus du tout transformé en action, et ça on ne peut plus en parler.
Rémi, 38 ans
Moi ce que j’en pense de la situation actuelle c’est qu’il y a de plus en plus un éveil des consciences comme avec le convoi de la liberté. J’espère que les gens vont aller voter en masse pour qu’on ait un meilleur avenir, pour nous, pour nos enfants. Nos parents sont nés entre deux guerres et là je pense qu’on rentre dans une sorte de conflit, européen voir mondial, du point de vue de la perte des libertés et de nos dirigeants qui sont à la limite du dictat. J’ai vu un sénateur à la télé qui parlait concrètement de la situation et qui a dit que Macron était un capitaine qui abandonnait le navire, dans son pays en plein naufrage. Du point de vue de la liberté et par l’emprise psychologique sur le peuple, je pense que le préjudice par rapport à la pandémie, il est plus psychologique que viral. Certaines personnes ont prit un coup à l’âme. Je continue de croire en l’humanité, à la solidarité, tous ensemble on arrivera à décider d’un avenir meilleur, sans attendre des programmes politiques. On a l’impression d’ancien régime avec les puissants en haut et nous qui ne comptons pas. Entre le moyen âge et maintenant, qu’est ce qui a changé ?
Audrey, 38 ans
Dans mon travail social on se bat pour une revalorisation de notre travail et pour avoir les moyens de le faire. Je suis éducatrice spécialisée. En ce moment je suis au chômage car la structure où j’étais n’a pas assez « d’agrément » de la part de l’Agence Régionale de Santé (ARS), ce qui l’empêche d’embaucher et ce malgré les besoins des familles. La réponse qui nous a été donnée c’est d’élargir la prime SEGUR (180 euros par mois) aux travailleurs sociaux. En parallèle ils sont en train de revoir nos conventions collectives pour nous enlever nos congés trimestriels, un de nos rares avantages. Nous ce qu’on demande c’est c’est d’avoir les moyens de faire notre travail. Je ne sais pas encore pour qui je vais aller voter. J’ai pourtant toujours voté par respect envers l’histoire, notamment celle de nos grands-mères.
Robert, 74 ans
C’est le seul de gauche (Jean-Luc Mélenchon) avec Fabien Roussel du PCF, les autres c’est des rigolos. L’autre soir à la télé c’était pas mal. On est pas tout à fait d’accord sur le nucléaire, l’écologie et l’agriculture. Je pense que les gens qui renseignent Jean-Luc Mélenchon sont mal informés. La maraîchage ça ne produit pas assez pour l’instant pour mettre 100 % de bio dans les cantines. Par exemple à la boutique de producteurs à Villefranche l’hiver il n’y a pas grand-chose. On connaît un mec qui était prof et éleveur, il avait tellement de problèmes financiers qu’il s’est suicidé avant le passage de l’huissier. J’ai une retraite d’agriculteur et le député communiste André Chassaigne a fait voter en profitant que LREM n’était pas là à l’assemblée pour augmenter ma retraite de 128 euros. On a tout perdu avec l’augmentation de l’essence. Taubira j’avais rien contre mais là elle participe à ce qu’on se fasse bouffer à gauche. Macron est mal vu par le peuple, « on leur coûte cher ». J’ai participé a des actions avec José Bové à l’époque du camp sur le Larzac.
Témoignages du 12 février 2022
Marion, 73 ans
J’espère qu’on a un avenir en commun, même sans avoir les mêmes idées il ne faut pas se taper dessus. J’ai peur des extrêmes, je suis pour le partage des richesses ! Il faut équilibrer entre les extra-riches qui sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Il faut que le SMIC soit augmenté, il faut que le travail permette aux gens de vivre. On a besoin aussi d’avoir des entreprises compétentes, qui gagnent de l’argent pour réinvestir, cherchent l’innovation et distribuent. Le médical, l’industrie c’est important, tout est importé, il faudrait recréer des emplois en France quitte à ce que ce soit un peu plus cher. Les artisans et les entrepreneurs devraient être accompagnés. Moi je suis écolo mais pas pure et dure, on ne sait plus quoi penser, par exemple sur le nucléaire, maintenant si on écoute le gouvernement c’est formidable… Les éoliennes sont décriées, le pétrole ça coûte cher, le bio-éthanol ça se cultive dans les champs, il faudrait investir dans le traitement des déchets et les utiliser. Moi Mélenchon me fout la trouille. Je me suis appauvrie mais je m’en fout vu mon âge. Si j’avais une famille à nourrir ça coûterai trop cher. J’ai un fils qui est photographe indépendant, il galère et je ne sais pas s’il aura une vraie retraite. Il faut aider les jeunes à lancer leur affaire. Il habite dans un 40m² avec ses trois enfants, à mi-temps. Il ne se plaint pas mais je trouve que c’est précaire. S’il doit arrêter 6 mois, qu’est ce qu’il fait ? Heureusement je peux encore l’aider.
Jean-Pierre, 81 ans
Oui, à partir du moment où nous avons une décision à prendre en commun, c’est à dire que nous avons un commun, hors il n’existe pas en politique. Moi je ne vis pas en France mais quand je reviens ici je me rends compte que tout est vertical, il faudrait une vraie commune, des groupes de citoyens qui décident de tout et pas des mairies. J’habite au Cap vert. Je ne crois plus du tout à cette politique centralisée, bonapartienne, on est dépossédé de toute décision, c’est un des trucs qui a fait que je suis parti. Je suis pour un anarchisme moderne, y’en a marre des chefs.
Gérard-Frédéric, 53 ans
Non. Toi et moi non. Il y a eu la chute de l’empire romain maintenant l’occident c’est fini. La France c’est une grosse copropriété, l’immeuble s’effondre et on repeint le portail. Je suis pour l’Action Française (groupuscule fasciste connu pour sa violence physique). Pour moi les blaireaux de la France Insoumise ça ne sert à rien. J’adore Ruffin il est bon, Quatenens, j’adore. J’aime aussi Fabien Roussel. Maintenant la France Insoumise, je fais caca dessus. Le Bastion social à Lyon ou à Marseille c’est Casa pound, ou Thoreau. Je vous recommande la lecture de Walden ou la vie dans les bois.
Romain, 33 ans
On a forcément un avenir en commun, les humains sont liés et vivent ensemble. Il faudrait pour ça un vrai service public qui entretient, partager les richesses pour ne pas spolier les uns et enrichir les autres, et planifier pour préserver les ressources. C’est à ces conditions qu’on a un avenir en commun. On entend beaucoup les gens qui râlent sur l’impôt, mais je pense qu’il faudrait renforcer l’impôt pour mieux partager les richesses et avoir des services publics. Je suis très attristé de voir que les mouvements sur le pass-sanitaire soient centrés sur la liberté et qu’on ne parle pas des services publics.
Julien, 35 ans
Oui on a un avenir en commun par contre je ne suis pas sûr qu’on prenne tous la même direction. J’ai été conseiller général et régional jeune, je sais comment ça marche. Il faut que le peuple se prenne en main, même si c’est facile à dire. Je pense que la paix passe par le conflit et le soulèvement social. Par exemple sur ce qui s’est passé au Proche-orient, il y avait des dirigeants, l’occident s’en est mêlé : les gens se sont révoltés. Je crois en la vie, on pourrait prendre les gens qui s’engagent pour des hurluberlus mais je pense que c’est l’inverse, le travail citoyen c’est important. Mon père était premier adjoint pendant 25 ans, et lui a toujours vécu en tant que chef ouvrier en logistique, il a toujours cru qu’il n’était pas capable de faire autre chose alors que moi je vois bien qu’il est capable de beaucoup. Pour lui c’est le défaitisme, et je pense que c’est le sentiment général de la société. Les « politiques » veulent juste qu’on reste à notre place. Quand j’étais conseiller général j’essayais de convaincre en parlant, j’étais engagé auprès du Front National. Ensuite j’ai eu mon accident et tout a changé après 6 mois de coma. Je suis parti vivre à Toulouse , j’allais aux manifs et dans l’une d’entre elles j’ai vu une connaissance tabassée par Action Française, ils l’ont rendu aveugle et à partir de là je me suis posé beaucoup de questions sur cette violence. A l’époque j’étais dépendant à l’héroïne et j’ai rencontré beaucoup de personnes qui m’ont fait comprendre que la violence ne servait à rien, ou alors il fallait l’orienter sur les bonnes personnes. Depuis je suis anti-fasciste. J’en voulais à tout le monde et là j’ai compris que ce qui fonctionnait dans la société c’est les souffrances qui transforment la manière de penser. A travers ça j’ai compris que je devais avoir un engagement plus personnel, non pas dans le travail mais avec ma famille et mes rencontres. Plus un groupe est large, plus il y a de problèmes. Le communautarisme est un problème en soi, mais il peut être une solution pour partager. Il faut arrêter de le fustiger. Qu’on ait l’impression de fermeture ou pas, c’est aussi ça qui fait la France et il faut voir en avant. Mon grand-père était résistant communiste et il a été déporté.
Témoignages du 5 février 2022
Patrick et Collette, 76 et 75 ans
Je ne sais pas. C’est un vaste sujet et on en peut pas y répondre comme ça dans la rue en 5mn. J’attends déjà qu’on change de président. Il n’y aura malheureusement pas de candidature commune à gauche. On ne parle pas de choses écologiques. J’ai essayé le comparateur de programme sur internet mais c’est compliqué car les programmes sont inégaux. Celui de Jean-Luc Mélenchon c’est le plus complet. Même celui du Parti Communiste n’est pas encore assez détaillé. C’est décevant qu’il n’y ait pas de candidature unique mais il est vrai qu’il y a beaucoup de divergences. J’ai lu le programme l’Avenir en commun, je ne suis pas d’accord avec tout mais peut-on l’être ? Sur la divergence avec le PCF à propos du nucléaire, je ne vois pas comment on peut trouver des énergies de substitution avec une demande exponentielle. On a pas assez d’uranium dans le monde, c’est source de guerre, mais je pense que tant qu’on a pas revu notre mode de vie on ne peut pas se passer du nucléaire. Ça me dépasse qu’on soit encore sur les voitures électriques à batteries. Le pétrole sert à financer pour certains états le terrorisme international. Il n’y a rien de parfait, les éoliennes et les panneaux solaires c’est limité, c’est un des points qui me pose question. Je pense que Jean-Luc Mélenchon c’est un type intelligent, c’est un superbe orateur mais quand il s’énerve devant les caméras c’est contre-productif, même si je le comprends quand il s’énerve. Dans son entourage on entend moins François Ruffin, Clémentine Autain et les autres. Je regarde une seule chaîne d’info c’est France Info, ils ne font pas de cadeau à la France Insoumise mais ça n’a rien à voir avec CNews. Il y a quand même de temps en temps des journalistes qui font leur métier de journaliste.
Seb et Antho 37 et 29 ans
Je l’ai vu (JLM) chez Hannouna contre Zemour, je l’ai trouvé un peu bas, par exemple quand il s’est mis à lui dire que c’est un chien. Dans le cadre privé pourquoi pas mais pas en public. Du coup je pense que Zemour a gagné ce débat. Alors que d’habitude Jean-Luc Mélenchon me fait rire et Zemour fait peur. Par contre je pense que ce n’est pas loyal de la part de Hannouna, ça faisait un peu traquenard. C’est comme s’il y avait un penalty qui n’était pas compté. On ne fait pas une prolongation 3 fois plus longue que prévue. Balkany qui a pris 3 cachets d’antidépresseurs pour se suicider…
Sabrina et Patrick , 61 et 68 ans
Je dirai que oui, à condition de ne pas sombrer dans la résignation, et d’y croire. Il faut en quelque sorte rester rebelle jusqu’au bout car on peut se résigner facilement. Une nouvelle constitution va donner une nouvelle voie aux gens. On est les plus forts, on est les plus nombreux, cette force elle existe. Ruffin dit « C’est nous qu’on va gagner à condition qu’on s’en rende compte ». S’il y a une abstention encore pire qu’en 2017 ce sera aussi peu représentatif que l’élection de Macron.
Bernadette et Morgane, 67 et 29 ans
Que ce soit Pierre, Paul ou Jacques c’est que des promesses. On ne sait plus s’il faut aller à droite, à gauche ou au milieu, c’est très compliqué. Je veux qu’ils augmentent les retraites et que tout arrête d’augmenter. Tout augmente, l’eau le gasoil, l’électricité. On met plus en argent dans le gasoil qu’on en gagne en allant travailler. La qualité a baissé, j’ai acheté des pneus Goodyear, même le garagiste a trouvé que c’était de la merde. D’ailleurs c’est dangereux, la gomme est de mauvaise qualité. Quand on fait plein de kilomètres surtout en hiver on a besoin de pneus de confiance. Jean-Luc Mélenchon je l’ai vu à Livernon il y a 5 ans, je l’avais trouvé très bien. J’en ai marre des petits contrats où on te promet monts et merveilles, et pour rien au final.
Chloé, 28 ans
J’ai envie de répondre oui on a un avenir en commun mais pas avec les dirigeants actuels. Le changement viendra d’en bas et pas d’en haut. Je vote car c’est important pour mon père mais pour moi aller mettre un bout de papier pour élire quelqu’un qui va faire pareil qu’avant, ça ne sert à rien.
Témoignages du 29 janvier 2022
Philippe, 63 ans
On a forcément un avenir en commun, même si on ne sait pas ce qu’il sera. On a pas la choix de toute façon. Est ce que ce sera en se faisant la guerre où.. ? Il y a plus de chance qu’on se fasse la guerre. Quand ce n’est pas bien géré et qu’on est dans l’incertitude comment ne pas être déprimé ? Les gens aiment être pris en charge et ne pas se prendre la tête, ils ont besoin d’un chef qui leur dise quoi faire. Il n’ont pas envie de se prendre en main mais c’est ça faire de la politique. J’ai lu l’Avenir en commun le programme de l’Union populaire, si le pire des programme serait ça, ce serait bien.
Véronique, 63 ans
Normalement oui. En commun ça dépend avec qui ? Je ne veux pas être en commun avec des fachos, j’ai pas envie de les fréquenter. Zemour et Lepen représentent une partie de la population qui n’est pas contente de ce qu’il se passe. Je ne crois pas aux sondages, les chiffres on leur fait dire ce qu’on veut, moi j’ai jamais été sondée. Je ne crois pas que les gens ils vont se bouger les fesses. Les gens ont peur et Macron gouverne avec ça, c’est très facile et vieux comme le monde. Avant c’était les terroristes, maintenant c’est le covid, c’est la soumission du peuple par la peur.
Filhol Guy, 78 ans
Je suis de gauche et communiste militant. Je suis un peu déçu de certains de la gauche, je voterai Fabien Roussel, c’est mon candidat et je suis content de lui. J’aurai bien aimé un candidat commun de la gauche mais il y a trop d’égo. Mon candidat ne voulait pas participer à la Primaire populaire mais pourquoi a-t-il été écarté alors que ceux qui ne voulaient pas y être y sont quand même ?
Gildo, 61 ans
J’adore Jean-Luc Mélenchon car il dit la vérité mais je ne vote pas. Je suis italien, tzigane et juif. Quand je suis arrivé en France on me disait « sale macaroni », quand je veux acheter un terrain on me dit qu’on ne veut pas vendre aux gens du voyage. Juif, j’ai jamais dit, ma mère me disait « ne le dit jamais », même si je le dis maintenant à 61 ans. Il y a toujours eu du racisme. Jean-Luc Mélenchon ne passera jamais, les capitalistes vont l’en empêcher. Macron est comme un roi, Zemour va tuer tout le monde et Marine Lepen se cache. Si j’avais à voter je voterai Jean-Luc Mélenchon, mais je n’ai pas d’adresse fixe donc je ne peux pas voter. Les gens du voyage pourraient voter pour lui, ils ne demandent pas grand-chose, un terrain pour stationner avec de l’eau. Qu’est ce que ça peut leur foutre d’augmenter le SMIC ? Avant-hier j’écoutais Jean-Luc Mélenchon chez Hannouna, il a raison de vouloir interdire les flashball et les violences policières. Je dis bravo à des gens comme toi.
Thierry, 48 ans
Quoi répondre ? Je suis producteur de fruits, je crois aux circuits courts malgré toutes les embûches que met en place le gouvernement. Aujourd’hui tout agriculteur qui exploite plus de 1 hectare doit déclarer toute activité à la PAC (Politique Agricole Commune). Il devait y avoir une grande avancée sur le verdissement et il y a en fait un recul, celui sur l’aide bio. Normalement il y avait deux aides à la conversion en bio : celle des 5 premières années a été maintenue et celle des 5 années supplémentaires a été supprimée au profit d’une autre pour les exploitations conventionnelles, la HVE (Haute valeur environnementale). La grande distribution l’impose aux agriculteurs et comme c’est ça la demande ils s’y plient. HVE : tu achètes un droit à polluer. Sur tes fruits tu peux mettre tous les pesticides homologués que tu veux, si tu n’en mets pas sur des hectares d’autres parcelles, par exemple des prairies et des jachères tu as le label HVE. Pour moi ça n’a aucune valeur, ce n’est pas un gage de qualité. En agriculture la FNSEA a la main mise sur toutes les institutions agricoles, quand elle infiltre la SAFER les décisions qui y sont prises le sont toujours au profit d’agrandissements et pas d’installations. Il y a un an il y a eu une mise à jour des cours d’eau et l’état a sous-traité les dossiers aux FDSEA, c’est à dire aux fédérations départementales de la FNSEA. C’est même plus l’état qui a nos fichiers c’est la FNSEA !
Témoignages du 22 janvier 2022
Agathe, 29 ans
Moi ça me branche pas la politique, ça se fait entre eux et le peuple est à part. On nous écoute pas, on a beau faire des manifs et ils font ce qu’ils veulent car ils ont le pouvoir. C’est l’argent qui les mènent par la baguette. De toute façon rien ne changera rien. Le vaccin c’est absurde car on est autant contagieux en étant vacciné qu’en ne l’étant pas, ça divise les gens. Ils en font une propagande de tout ça, on est des pestiférés. Mon patron m’a fait des réflexions car je n’étais pas vaccinée : je pouvais contaminer tout le monde si je venais à avoir le covid. Je lui ai répondu « parce que vous êtes moins contagieux que moi en étant vacciné ? ». Les non vaccinés doivent se faire tester tout le temps et pas les vaccinés. Et c’est de notre faute ? Le vaccin c’est un problème politique et pas sanitaire. C’est les riches haut placés autour des politiciens qui dominent le monde. C’est eux qui financent les campagnes de ces gens là, et leur faut des contreparties. On ne saura jamais car de toute façon ils nous mentent tout le temps. Nous on a la chance de vivre à la campagne, j’arrive à ne pas me soucier de la politique et ça finira par se casser la gueule.
Fred, 55 ans
Moi je ne vote pas Jean-Luc Mélenchon, même si j’ai voté une fois pour lui pour faire chier Sarko. Je vais certainement voter Jadot, c’est surtout que j’ai pas envie de donner mon vote à Macron, Lepen, etc. Là je ne sais pas… Mélenchon il est pas tout blanc. Quand je vois ce qui se passe avec le pass vaccinal et comment on pestifère les non-vaccinés ça m’exaspère. Ils montent les français les uns contre les autres.
Florian, 31 ans
Je pense que droite, gauche, centre, c’est tout pareil, c’est magouilles et compagnie. Ça met des années à changer. Je me demande même si je vais aller voter pour la première fois de ma vie.
Hélène, 28 ans
Je ne sais pas, c’est la question que je me pose tous les jours. Parce que on a un président qui est en train de pourrir la campagne des présidentielles, dixit Jean-Luc Mélenchon et Marianne le magazine. Parce que le monde est très large et les ramifications sont énormes, par exemple ce qu’il se passe entre les Etats-unis et la Russie a un impact sur ce qu’il se passe à Cajarc. Cimer la mondialisation. Ce que j’aime bien chez Jean-Luc Mélenchon c’est qu’il a une équipe et un rapport de planification, et quand on fait ça c’est qu’il y a un vrai problème. La vraie question c’est qu’est ce que l’avenir et qu’est ce qu’est ce que le commun ? Est ce que j’ai plus en commun avec un cajarcois qu’avec un parisien ? Si oui c’est qu’il y a un rapport de localité qui fait que les problématiques sont les mêmes. Il faudrait avoir des référendums constamment, je pense que les gens sont assez consciencieux. Il faut arrêter de nous faire croire que le problème c’est entre les riches et les pauvres, les blancs et les noirs etc. Je pense que la commune il ne faut pas l’arpenter du point de vue de la culture mais de l’usage. La France a ce soucis de l’autre, on est face à des problèmes qui dépassent tout le monde. Par exemple sur l’Europe j’écoute beaucoup Jancovici je trouve qu’il vulgarise pas mal, et pour moi on est dans une impasse. Il suffit de regarder dans l’histoire que la démocratie du charbon et la démocratie du pétrole c’est pas les mêmes négociations politiques et rapports de force. Par exemple la démocratie du charbon c’est la naissance du syndicalisme, car on avait besoin de ouvriers et aujourd’hui avec le pétrole ce ne sont pas les mêmes rapports. Je n’attends rien des présidentielles, ça se répète depuis des dizaines d’années. Avons nous un avenir en commun ici à Cajarc ? J’ai 28 ans et selon moi aujourd’hui il faut mettre quelque chose entre toi et le monde, et maintenant il y a juste la gueule de tes potes pour te protéger et ce qu’il se passe en bas de chez toi. Finalement, est ce que ça n’a pas toujours été comme ça ? Ma génération, si je pouvais parler en son nom : non, aujourd’hui on ne peut pas « augmenter » le monde mais juste s’en protéger.
Témoignages du 15 janvier 2022
Christine, 64,5 ans :
On est tous des humains, je ne suis pas tout contente de ce gouvernement, il se foutent de la gueule du monde. Tout est basé sur la sécurité et on vaccine en son nom, on soutient la police malgré leur comportement limite comme par exemple avec les violences policières. A l’international c’est inadmissible de vendre des armes comme par exemple aux Émirats pour la guerre au Yémen. Il y a trop de différence entre les gens qui sont riches et ceux qui crèvent de froid dans la rue. Avec le Covid on entend plus parler de ces gens qu’il faudrait loger. J’ai un fils qui travaille en intérim et là il est entre deux missions, il a un petit chômage mais cela ne suffit pas à vivre dignement. Pour moi le pire qu’on nous ait fait depuis longtemps c’est le pass sanitaire, ça a mis la moitié du pays en faillite, ce qui est culture, bars, etc. Ça sépare les gens et les opposent les uns aux autres , ça crée des boucs émissaires. Je voterai pour celui qui fera sauter le pass vaccinal, même si c’est un connard ça s’arrange, on commence par ça et on verra après. Là il y a Mélenchon et Philipot qui le proposent. Je préférerai voter Mélenchon mais s’il faut voter pour faire sauter le pass je le ferai. Beaucoup de gens même vaccinés sont opposés au pass et beaucoup trichent pour pouvoir vivre leur vie à peu près. Je suis sûre que la majorité des français sont contre le pass, même si pas forcément contre le vaccin. « Emmerder » les français « jusqu’au bout » ça peut aller jusqu’où ? Le chantage est immonde. Je suis contente d’avoir l’âge de demander le retraite car je ne sais pas si ça sera possible à l’avenir.
Laurence, 59 ans :
On pourrait parler pendant des heures. En ce moment c’est la campagne électorale, j’ai envie de dire aux gens d’aller voter car des femmes sont mortes pour avoir ce droit. Le vivre ensemble c’est la démocratie, accepter les différences, être tolérant, c’est un grand débat actuellement. J’ai de l’espoir, vu dans le monde dans lequel on vit il y en a besoin. Il y a le covid qui vient s’inviter, on doit faire face à tout ça, c’est compliqué. Je comprends que des personnes ne se fassent pas vacciner car c’est le droit de leur corps. Sauf qu’il peut y avoir un effet de vulnérabilité pour le non-vacciné. La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Je n’ai jamais raté un vote de ma vie. Bien sûr on en a ras le bol des politiques mais c’est le moment de s’exprimer.
Julien, 38 ans :
Oui c’est la base, ça ne peut pas continuer comme ça. Peut-on revoir la façon de faire de la politique ? Je pense qu’il faut revoir la mise en œuvre du mot. Si les gens s’écoutaient on mettrait en place des choses qui avancent. Si on déblatère sur les problèmes de chacun on y arrivera jamais. Dans l’agriculture le problème c’est l’Europe. On file trop d’argent pour n’importe quoi. C’est pas normal de toucher du pognon quand ça bousille la biodiversité. Pour l’agriculture : stop au mot « exploitant ». Pour la MSA (Mutualité Sociale Agricole) je ne suis pas agriculteur je suis exploitant. Stop à ce mot, en ce moment c’est la définition de l’agriculteur. « La terre n’est pas un don de nos parents, ce sont nos enfants qui nous la prêtent. »
Marie-Claire, 60 ans :
J’ai écouté aujourd’hui Nathalie Arthaud j’ai trouvé qu’elle était très agréable. J’ai souvent voté EELV. Je suis plutôt à gauche mais pas toujours. Je trouve qu’en ce moment c’est dur pour les gens qui bossent. Les injustices y’en a de plus en plus et il en aura toujours malheureusement.
Anonyme :
On vite au jour le jour. Je suis agriculteur, j’ai un troupeau de brebis laitières. Je ne sais pas comment il faut faire avec le problème du Covid. J’irai voter aux présidentielles même si je ne sais pas encore pour qui, mais j’irai. Je suis quelqu’un de neutre, je ne m’engage pas dans la politique.
Témoignages du 31 décembre 2021
Vonisoa, 40 ans :
Avec tout ce qui se passe il faut rester positif, il faut croire à l’avenir. Que le meilleur arrive. Ce qui m’énerve c’est comment on gère la pandémie, on se sent perdus là dedans, on arrive pas à y croire. On a l’impression que tout est business, s’ils voulaient vraiment aider, tout serait gratuit. Les socialistes ont dévalorisé l’image de la gauche. Lepen augmente car on valorise la haine, c’est le commerce de la peur pour diviser les gens. Il y a tellement à dire…
Pascale, 63 ans :
Pourquoi j’ai arrêté de voter ? J’ai perdu la confiance dans les convictions des gens qui les portent. Ils doivent porter ma parole, ils ont l’air d’avoir surtout soif de pouvoir. Je pense que ça l’a tué (JLM) cette histoire de « la république c’est moi ». J’aime le nom de la France Insoumise, le personnage (du candidat) mais je ne pense pas qu’il ait d’ambition présidentielle. On a besoin de gens qui de manière désintéressée se fassent nos porte-parole contre les maltraitances des nantis. On a l’impression que tout ces gens gaspillent l’idée même de la république, comme par exemple avec Hidalgo. Pire, ils la ridiculisent. Il se trouve que j’ai beaucoup voyagé et travaillé à l’étranger, du coup j’ai 300 euros de retraite par mois, et je viens de voir que je vais payer la CSG dessus.
Emeline, 64 ans :
Comment fera-t-on avancer les choses ? Je suis à la limite blasée de tout. J’étais militante giscardienne, je me suis beaucoup engagée, y compris dans mon entreprise où j’étais déléguée CGE-CGC, déléguée du personnel et au comité d’établissement. C’était beaucoup de travail. J’en suis fière. Je ne voterai jamais à gauche c’est clair. Je ne vais pas dire que je suis socialiste avec un portefeuille à droite. Je trouve qu’il y a trop de social. Il faut remettre au travail les gens, il y en a beaucoup qui n’ont pas envie de bosser. J’ai fait 44 ans de restauration, j’ai même travaillé jusqu’à 63 ans. Ce métier je l’adore et il me passionne. J’ai toujours voté depuis mes 18 ans. Je donne 600 euros par mois à la maison de retraite pour mon père.
Raymond et Françoise , 69 et 66 ans :
Je suis contre l’obligation vaccinale, le vaccin a des effets secondaires. On nous ment sur les décès qui seraient tous dus au covid. On connaît plusieurs personnes qui sont mortes et qui ont été déclarés morts du covid alors que ce n’était pas le cas. Sur la présidentielle on ne connaît pas tous les candidats, il y en a trop parfois du même parti, ils se bouffent les bretelles. Si on veut être au second tour il faudrait désigner un candidat commun pour gagner. J’avoue que je suis un peu à côté de la politique, j’ai 69 ans mon avenir est tracé. Je souhaite à la jeunesse qu’elle ait des emplois. Si on consommait local tous les emplois seraient là, ce serait mieux, on perd des techniques. On fait le marché pour consommer local. J’ai mon potager, tant que je peux je fais : patates, haricots, blettes oignons, ail. J’arrive à être en grosse partie autonome.
Guillaume, 39 ans :
Tout ce qui tourne autour de la politique on en a besoin parce que ce serait l’anarchie. Mais ça reste de la bataille d’humains qui portent des idées, ce sont les humains qui doivent vivre ensemble et ce n’est pas solvable. Ils ont forcément tous un grand égo. Le monde n’est pas encore prêt à mon avis à envisager un avenir commun en général. Les représentations politiques sont trop multiples, ça m’empêche de décider. Le port du masque c’est peut-être ce qui nous rassemble (rires).
Sören, 9 ans 1/2 :
Moi ce qui m’énerve c’est ce qu’ils font avec le corona, on le prends pour un truc vulgaire et c’est absolument énervant. J’aime pas porter le masque à l’école, le gel hydroalcoolique ça pue. A l’école on était invité à dire à ceux qui oublient le gel de le mettre. C’est injuste car à la cantine on est à moins d’un mètre et on a pas le masque alors que dans la cour on est moins proches et on a le masque. J’aime pas les bandits qui nous volent. J’aime pas quand on ment sur les affiches en politique.
Vincent, 36 ans :
Pour moi l’avenir en commun c’est aussi de vivre en coopération avec les autres êtres vivants. Il va falloir aussi sérieusement légiférer sur les inégalités sociales. Fini les paradis fiscaux, il faut un revenu max et le surplus le rentrer dans le pot commun. Il faut revoir l’éthique des entreprises polluantes et esclavagistes, valoriser les entreprises qui proposent des alternatives éthiques et durables, et développer des entreprises étatiques qui produisent de la qualité dans une démarche d’économie sociale et solidaire. Je crois qu’il faut qu’on accepte une décroissance, il faut penser au revenu de base, développer la low-tech, arrêter l’obsolescence programmée pour construire durable dans le temps. Il y a des recherches à faire sur la manière de se déplacer, peut être plus lentement mais plus « résilient », arrêter de tout transporter en avion ou en camion. La mondialisation nous plombe, il faut se ressaisir de tout ce qu’on savait faire avant. Si l’argent était mieux réparti il y aurait moins de soucis, à plusieurs niveau comme par exemple dans les rapports Nord-Sud. Si on travaillait à l’égalité des peuples les gens auraient plus envie de rester dans leur pays. C’est vrai qu’avec le changement climatique il va y avoir des migrations. Il pourrait y avoir une sorte de service citoyen à la place du service militaire avec une vraie éducation citoyenne et populaire et qui t’apprend à te mélanger aux autres et à être autonome. Il y a un vrai boulot à faire sur la santé et la reconnaissance des médecines douces, pour faire vivre l’alternative par rapport à la situation actuelle. Il y a plein de choses scandaleuses sur les polluants, la malbouffe, et on en fait pas tout un foin comme avec le covid. Si on nous fait suer avec un pass vaccinal mettons nous au travail sur toutes les problématiques sanitaires.
Témoignages du 24 décembre 2021
Laurent, 65 ans :
En ce moment c’est pas terrible pour les pauvres, on augmente rien et tout est plus cher. Quand on augmentera les salaires et les retraites on pourra acheter. J’ai fait un mois de grève en 2007 contre la loi Fillon (les 40 annuités et la décote de la retraite). Moi j’ai 15 % de décote sur ma retraite. J’étais fonctionnaire de la Poste, j’aurai du avoir 75 % de mon salaire et comme je suis parti à l’âge légal je n’en touche que 59 %, juste le SMIC. Je suis anti-nucléaire, c’est mortifère, on chauffe l’eau des rivières, on irradie tout. De quoi a t on besoin à la base ? Santé, éducation, faciliter l’accès à la terre pour maintenir la petite paysannerie. Je veux une société de services publics et pour aller vers une autonomie locale et productive. Connaissez vous Murray Bookchin ? Il faut s’opposer à une société du tout numérique qui mène à une société du tout numérique où les robots dominent. Par exemple pour rentrer en fac aujourd’hui c’est un algorithme qui décide. Je suis anarchiste et militant depuis plus de 15 ans.
Sébastien, 43 ans :
J’espère que nous avons un avenir en commun. Utopie ou réalisable ? Je ne sais pas mais il le faut car on est mal barré. Avec le contexte en 2021 on a jeté 1/3 de la production de nourriture, alors que certains meurent de faim dans le monde. La planète on a utilisé presque toute ses ressources, fossiles mais aussi comme l’eau. La température augmente. Je pense qu’il faut prendre tous ces facteurs là, et essayer de sortir de ça.
Sabine, 60 ans :
Les gens s’ils n’ont pas envie de Macron ils n’ont qu’à aller voter. Il ne faut pas 40 % de votants mais 90 %. Je suis comptable et gestionnaire de grosse boîte, si on gérait l’état bien on saurait où va l’argent. Il ne s’agit pas d’élire des énarques qui n’ont jamais mis le pied à la campagne. Quand je vois que les ministre etc se rincent, c’est scandaleux. Il faudrait plusieurs justices, sur les affaires financières, criminelles, et délinquantes. Il ne faudrait pas les mêmes peines. La justice d’aujourd’hui punit les petits mais les gros n’ont pas grand-chose. On a bien les juges anti-terroristes, il y aurait moins de monde dans les prisons si il avait des juges adaptés. Les escrocs si on les touchaient au porte monnaie ce serait différent.
Anonyme, + de 80 ans :
Avant 81 à Cajarc il y avait beaucoup de gens de droite y compris le maire, même si avant le maire était à gauche. Moi j’ai toujours été à gauche, depuis qu’Arlette Laguillet se présente je vote FO et depuis c’est pareil. Il est arrivé qu’il n’y avait qu’une seule voix à Cajarc pour FO et c’était moi. Mon fils gagne 500e par mois et c’est son choix, j’espère qu’il a une belle vie.
Témoignages du 18 décembre 2021
Sabrina, 65 ans :
Moi je suis dégoûtée, on a capturé la nature en étant prédateur. Je vote les Insoumis, j’aime bien Jean-Luc Mélenchon le personnage, il cite Garcia Marquez c’est super ! Ça manque dans la parole publique. Hier j’écoutais un mec qui parlait du fait qu’on est réduits à un numéro de sécurité sociale. L’homme c’est autre chose, et on l’a ratatiné. Quelques prédateurs ont prit le pouvoir et en veulent toujours plus. On se sent impuissants. Pour moi c’est foutu on va vers le fascisme.
Thierry, 52 ans :
En ce moment c’est plutôt le désespoir. Y’aurait-il un bonhomme pour arrêter les conneries à part Jean-Luc Mélenchon ? C’est ça ou un bandit, un truand, comment dire ? La gauche, y’en a plus, les socialistes sont divisés. Tous vont prendre 5 ou 6 points chacun et on va perdre, à part qu’ils s’entendent. Les socialistes c’est Macron qui les a prit car on pensait que c’était pareil que voter socialiste, mais il est à droite ! Moi j’irai voter. Depuis qu’on vaccine il y a de plus en plus de malades, c’est donc bien encore un truc pour faire du pognon. On s’endette pour enrichir toujours les mêmes.
Cassan, 56 ans :
Je pense vu comme c’est parti depuis 2-3 mandats que c’est le pognon qui commande. Y’en a que pour le CAC40, nous les petits agriculteurs on se fatigue et on a pas d’aide. Les aides soit tout le monde doit les avoir, soit personne. L’agriculture pourrait relocaliser les emplois mais le gros agriculteur qui touche des aides, lui quand il passe de 300 à 400 hectares, il embauche personne, il prend juste une plus grosse machine. Cette politique, c’est au dépend de la qualité.
Maryse, 56 ans :
Il faudrait un réveil commun, une solidarité dans l’action, tout seul on est impuissant. Moi je suis prête à suivre mais je ne me sens pas de mener. Macron, ce n’est qu’une pièce il ne faut pas focaliser. Quand j’écoute la télé ça m’énerve, c’est pour beaucoup de la propagande. Les journalistes de la télé/radio devraient avoir honte, ils ne font plus leurs métiers. Ils sont vendus aux pouvoir, peut être même qu’ils sont obligés ? Ils ne sont pas cons, ils savent ce qu’ils font : c’est lobotomie pour tout le monde à la télé. J’évite maintenant de regarder, ça m’énerve.
Gwenhaelle, 66 ans :
Au niveau de toutes les grandes villes comme Figeac il n’y a qu’une ou deux places handicapés en centre-ville, toutes les autres sont excentrées alors qu’on a des difficultés à se déplacer. Moi j’ai un kyste entre deux vertèbres, ça me crame de marcher. J’ai une amie qui a fait une crise cardiaque en arrivant chez son dermatologue car il était au 2e étage sans ascenseur. Il faut mettre le nombre de places handicapés qui correspond à la population concernée. Ceux qui ne se gare « que 2 secondes » sur une place handicapés ne se rendent pas compte, si quelqu’un a besoin de la place à ce moment là ça lui complique la vie pour plus de 2 secondes, et en plus quand on leur dit on se fait envoyer chier. Personne n’a choisi son handicap, ça ne se guérit pas souvent. On a l’impression qu’on emmerde les gens, mais y’en a marre de se faire mépriser ! On se fait même insulter ! Un jour un mec m’a dit pour passer en premier dans la file : « Mais moi je suis vieux, donc je suis handicapé ». C’est du mépris ! Dès l’école il faut apprendre aux gens que le handicap n’est pas un choix. Les profiteurs de la crise, ça suffit ! On a fait jusqu’à faire payer les gens qui venaient voir leurs morts à Rungis quand on manquait de place pour les cadavres au début du covid alors que locaux et fleurs étaient mis à disposition de profiteurs. Ces profiteurs, c’est des raclures.
Crédit photo: Ludovic Delaherche